mercredi 30 novembre 2016

In America 2 - Lorenzo Bonacorsi

Depuis notre dernière publication en avril dernier, nous avons retracé quelques documents fort intéressants, c'est le moins que l'on puisse dire, au sujet de Lorenzo dit Laurent Bonacorsi. Ce migrant originaire de Fornaci di Barga en Toscane a un parcours singulier. 

Tel que nous l'avions rapporté dans le premier article, Lorenzo quitte la Toscane pour New York en 1856 avec entre autre un cousin, Michele Rigali, pour y devenir statuaire. C'est à Manchester au Vermont que les deux Italiens s'installent. Nous sommes à l'aube de la guerre civile. 

Lorenzo poursuivra sa route jusqu'à Saint-Jean-sur-Richelieu au Canada où il ne risque pas de se faire enroler. Il y retrouve un compatriote, Cristino Stefani. Ils deviendront beaux-frères en épousant deux soeurs, Domithilde et Hélène Landry.

Lorenzo tente ensuite sa chance à Montréal. C'est vers 1867 qu'il y déménage. C'est à ce moment que sa vie basculera car il se trouvera mêlé à une affaires d'émission de fausse monnaie. Il sera formellement accusé de ce méfait avec deux complices le 20 avril 1869. Les trois sont emprisonnés à Kingston où ils purgent une peine de deux ans.

     Extrait du registre du pénitencier de Kingston de 1843 à 1890 (cote RG 13, D-1, 1047), page de gauche



      Extrait du registre du pénitencier de Kingston de 1843 à 1890 (cote RG 13, D-1, 1047), page dedroite

Le journal la Minerve publie les condamnations du 19 avril dans son édition du 20 avril 1869.



Laurent Bonacorsi sortira de prison le 1er février 1869, presque au terme de sa peine. Il rentre à Montréal rejoindre épouse et enfants et reprend son métier de statuaire. Cette condamnation affecta-t-elle sa réputation? A-t-elle eu un effet négatif sur ses affaires? C'est peut-être la raison expliquant que Laurent Bonacorsi prendra la décision de déménager à Lowell au Massachusetts vers 1880.

dimanche 27 novembre 2016

Luciano Martinelli, de Florence, sculpteur 2

Le 14 avril 2015, nous avons publié un premier article au sujet de ce migrant. Voici de nouvelles informations à son sujet.

Comme il l'a déclaré au recensement du Canada de 1901, Luciano Martinelli, serait arrivé au pays en 1853 et n'a pas la nationalité canadienne. L'artiste sculpteur aurait donc environ 19 ans à son arrivée. Nous avons pu établir ce fait grâce à ce qui est pour l'instant la toute première trace qu'il ait laissé de sa présence au pays.

Cette trace que nous avons de lui démontre bien que la vie n'était pas facile à Montréal à l'époque. Lucien Martinelli s'est retrouvé en prison à Kingston le 21 octobre 1858 pour avoir poignardé et battu quelqu'un ("stabbing" et soit "battery" ou "butting"), crime qu'il aurait commis à Montréal tel qu'inscrit au registre de la prison de l'endroit. Il a purgé une sentence de deux ans. Il est d'ailleurs sorti de prison le 18 octobre 1860 à l'expiration de sa peine. Pour en savoir davantage, il faudrait voir si les documents relatifs au procès ont été conservés par les Archives de l'Ontario ou non.

Voici le registre de la prison de Kingston, scindé en deux pour une meilleure lecture. Une flèche pointant vers Lucien Martinelli a été ajoutée sur la première image.


Le registre fournit quelques informations intéressantes ainsi qu'une description physique sommaire de l'individu. Lucien Martinelli, matricule 4486, est célibataire, a 24 ans, mesure 5 pieds 4 pouces et demi, a les yeux couleur noisette et les cheveux brun foncé. Il se dit ouvrier et déclare simplement être né en Italie. 
Martinelli, quelques années après son mariage, s'est établi à Kingston où la plupart de ses enfants sont nés. Il y est mort, par noyade, le 11 septembre 1914. On y déclare qu'il est né à Florence, Italie, et qu'il est le fils de Santiano Martinelli. 
Après avoir fait la recherche, cette naissance n'est pas consignée au baptistère de Florence. Nous n'avons toujours pas retracé de document précisant davantage le lieu de sa naissance.